GRAND YO

Aujourd’hui nous rencontrons Yohan Miloux alias Grand Yo milieu défensif de la Baroude

Rencontre avec un grand monsieur des Baroudeurs au jeu de tête redoutable
35 matchs 
49eme joueur le plus capé,
6 saisons avec les baroudeurs
A démarré en 2008-2009

Grand Yo, vous avez déjà porté 35 fois le maillot des Baroudeurs et êtes déjà dans le top 50 des joueurs les plus capés. Est-ce une fierté de défendre les couleurs de cette équipe ?

A la fois c’est peu et à la fois, j’ai l’impression d’être un baroudeur depuis longtemps tellement il date mon 1er match dont je me souviendrai quelques temps contre le QEC, j’avais fini exténué à courir partout comme un chien fou en mal de ba-balle avec les copains. Toutes ces stats que je viens de découvrir sur ma carrière chez les baroudeurs me réjouis. Il y a une telle pression chaque dimanche matin de mouiller le maillot en mémoire de nos vaillants et illustres ainés et en l’honneur de cette tunique bleue qui répand la terreur sur tous les terrains depuis une dizaine de matchs maintenant, car y’a quand même eu un sursaut d’orgueil après une série de cuisantes défaites les premiers matches…

Quel joueur vous a fait rentrer dans l’équipe ?

Je mes souviens encore de Noël qui est rentré dans le bar que je tenais à l’époque. Beat nick écolo sous toutes ses coutures, j’ai été bluffé lorsque je l’ai vu sortir la bible quotidienne du bon sportif : L’équipe. (Il voulait connaitre les notes de la baroude contre l’AJ Auxerre en 2008). De la recette des soupes aux topinambours, on s’est vite mis à philosopher sur les galactiques à la tactique en 4-4-2 de la grande époque de Guy Roux avec Cocard et Vahirua. Libre de tout contrat cette saison là et croyant même avoir fêté mon jubilé depuis longtemps à Lorient, j’ai rechaussé les crampons le dimanche suivant. Cette invitation marquera un tournant dans ma vie et je ne lui en serai jamais assez reconnaissant. Mais du coup, je ne sais toujours pas comment on fait la soupe aux topinambours.

Joueur technique, athlétique, bon relanceur, créatif, votre registre de jeu vous a fait jouer essentiellement en milieu défensif mais vous pouvez également évoluer en défense … Quel est réellement votre poste de prédilection ?

Je crois qu’effectivement, c’est au poste de milieu défensif que je m’épanouis le plus. C’est pas bien compliqué, tant que je peux courir, courir, et participer activement au jeu et faire jouer les copains, bin chui content. Comme les gosses. Bon, dès que j’ai plus la condition pour courir, là, je suis dans la mouise car mon jeu est essentiellement basé là-dessus ! Goal et attaquant sont à conseiller pour la baroude seulement si je joue dans l’équipe d’en face.

Durant ces 6 saisons vous avez cotoyé bon nombre de joueurs Avec lesquels avez -vous préféré évoluer ou combiner?

Il me semble que c’est 5 et non 6 maitre Capello.

Non non, 6 saisons, je vous assure !

Et sur ces…6 saisons, j’avais mis entre parenthèse toute activité sportive pendant 2/3 ans. J’ai bien tenté une expérience à l’étranger hors du FAD mais guère convaincante. Sinon, je sens que footbalistiquement, on a un truc à vivre avec Doc depuis toutes ces années que l’on se connait et ces valeurs du foot qui nous lient fortement. On est encore en rodage dans nos automatismes. Mais j’avoue que cette année, je prends mon pied avec cette équipe qui joue beaucoup plus à terre et cherche à faire tourner le ballon. Faut dire qu’il y en a certains qui ont du niveau quand même alors ça aide pour nous à côté de trouver les espaces. Mais au milieu avec des gars comme Benj, Naim et Gwendal, j’avoue que c’est foot plaisir…

Quels joueurs vous auront marqué dans votre carrière de baroudeur ?

Il y a bien sûr Coy qui, malgré le poids des ans !, reste LA figure emblématique, l’esprit, l’essence même, que dis-je, le fondement du rituel dominical baroudé. Je pourrais y ajouter quelques uns de ses lieutenants. Guirec  par son jeu chaloupé à la Rivaldo, Benj par ses roulettes, Doc par ses sprints, Denis par ses conseils tactiques avisés, Mat par sa vision du hors jeu hors pair, Gwendal pour sa hargne et ses percées fantastiques, Noël pour son élégance avec son tutu et son collant marron, Nols par ses pannes de réveil récurrentes le dimanche matin mais une volonté inébranlable une fois sur le terrain, Loic pour sa fougue légendaire, Biboune pour son flair fergusonien…Je m’excuse auprès de tous ceux, et ils sont nombreux, à qui je pense dans le onze type mais que j’aurais pas assez de places sur mon tweet d’interview …

Comment définiriez vous votre style footballistique ?

Et Bin il est très simple, il part de 2 grande quilles qui se déploient ! Vous voyez, ce n’est pas très compliqué !!! J’aime assez Vieira dans son genre. La pieuvre blanche. Et puis vous savez, je viens de l’école Gourcuff à Lorient. Je reçois et je donne. Du jeu en mouvement, à une touche de balle, à base de une-deux, de jeu en triangle, d’anticipation et de respect du beau football, de l’adversaire et de ses partenaires. Je note d’ailleurs des progrès très appréciables dans tous ces domaines depuis 2/3 ans. Règles fondamentales parmi lesquelles, l’apéro n’est plus à rajouter tellement il est élémentaire et va de soi pour souder le groupe, faire, refaire et défaire le match. Boire, reboire, sans déboires, quoique…

Avez-vous un idole ?

Le ballon, il est mon ami et mon maître…

Quel est votre point fort ?

Les joueurs qui m’entourent sans qui je ne suis rien. Et puis aussi peut être mon endurance du samedi vers 19h jusqu’au coup de sifflet de la 3ème mi-temps le dimanche ! Avec l’expérience, j’ai appris à gérer les temps morts pour mieux resurgir dans les moments cruciaux, jouer à l’usure, attendre la dernière demi heure du match pour déployer mes quenilles et intensifier même le rythme pour clouer au comptoir l’adversaire et foncer droit au but pour passer à mon voisin qui j’espère saura marquer, lui !

Quel est votre défaut majeur ?

Je sais pô marquer…

Quel est votre secret pour jouer à ce niveau et être aussi performant ?

Je sens que je suis en pleine force de l’âge. Une douce gestion de la préparation mentale et physique du match dès l’avant-veille, le vendredi. Je suis moins fou-fou et n’enquillent plus les culs secs comme j’ai pu le faire au début de ma carrière. Je suis plus souvent célibataire aussi ces derniers temps, et ya pas à dire, je me sens plus libéré sur le terrain mais un peu plus lourd peut être mais pas de beaucoup !!! Je peux me donner sans retenue à mes coéquipiers. Je sens que ce travail foncier paie vraiment à la 54ème minute du match où là, je retrouve la plénitude de mes moyens.

Pouvez-vous nous parler de vos préparations d’avant match ?

La prépa se joue dès la veille dans le choix de l’apéro et des personnes attablées pour la virée. Mais là où intervient le professionnalisme qui fait toute la différence avec les joueurs moyens, c’est dans la sélection naturelle des gaillards qui s’effectue jusqu’au digeo et ensuite au PMU, croissant, p’tit blanc. De là, je temporise ma préparation en fonction de mon état de forme et relance la machine pour rassurer tout mon corps des efforts qu’il va devoir de nouveau fournir dans quelques heures. Sous les conseils de Maître Docteur Gascogne, diplômé d’état et reconnu par ses pairs et compairs dans sa discipline, j’ai tenté récemment en compagnie de Doc une prépa sans sommeil pour le match de Mordelles. Nos corps se sont effondrés dans la dernière ligne droite à 9h17 alors qu’on espérait encore être titulaires 2 minutes auparavant…jusqu’à ce l’on soit trahis par nos soudains ronflements intempestifs. Comme quoi, à nos âges, il est encore possible d’explorer toutes ses potentialités et même de toucher ses limites !

 

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Que représente l’équipe des Baroudeurs pour vous ?

Un croissant que je ne peux pas manger tranquillement le dimanche matin et mes 3 émissions favorites que je ne peux plus mater peinard : Auto moto, la messe et téléfoot…

D’après vous, si l’alcool n’existait pas, combien de fois les Baroudeurs auraient-ils été champions ?

Jusqu’ici, vous m’étiez fort sympathique et très professionnel dans la perspicacité de vos questions mais là j’avoue que vous me décevez…va falloir vous ressaisir…

Regardons dans le rétro maintenant. Si vous ne deviez garder que quelques moments forts de toute votre carrière chez les Baroudeurs, ce seraient lesquels ?

Je n’ai malheureusement jamais participé à la grande épopée des débuts de la baroude où l’intensité de la  préparation physique et mentale était considérable. Et je crois que cela reste un doux regret (mais que mon foie ne regrette aucunement !)Du point du football, sans conteste, le match contre le QEC cette saison. Un régal dans la détermination, le niveau technique affiché, le réalisme, l’état d’esprit général des 2 côtés. Bref, un matin comme on aimerait en vivre souvent dans sa vie ! Manquait je crois l’apéro par contre et là, c’est une faute grave qui a atténué toute cette fête.

Un but ?

Je vous soupçonne d’insister sur ce sujet  et vouloir me chambrer monsieur !

Un match ?

Le QEC cette saison avec accessoirement un score sans appel (7-1) mais surtout du plaisir

Une équipe ?

L’équipe de cette année que faudrait quand même que j’en vois un peu plus en dehors du terrain car je crois qu’il y a un beau potentiel d’entente là aussi. Pas facile de mener de front toutes ses vies.

Une beuverie ?

Une troisième mi-temps avec  Guirec et Doc à la maison, j’étais papa depuis pas longtemps et c’était par un beau dimanche que il parait qu’il faisait soleil dehors mais à l’intérieur, en tout cas, c’est sûr, il faisait bien chaud dans les cœurs et les gosiers…

Est-ce frustrant de pas avoir participé à cette victoire en coupe en 2012 ?

Parti sous d’autres tropiques, il me semble que j’avais quand même participé à 1 ou 2 matchs (à vérifier auprès du  tatan stateur) cette saison là en prévision d’un retour à la baroude pour la fin de saison qui s’annonçait acharnée et festive mais mon agent m’a fait un coup d’entourloupe. Une histoire de gros sous et de contrat publicitaire avec un autre club. Un fait de jeu extra sportif dont j’ai eu du mal à me relever. Pour autant, j’avais suivi tous leurs matchs sur Fadsport grâce au canal Sat que j’avais piraté dans ma maison de campagne.

La concurrence est rude au milieu de terrain avec Dock, Benjamin, Gwendal, Naim , Tibo , Baptiste et les vieux briscards qui s’accrochent… Comment faites-vous pour garder votre place de titulaire ?

Un entrainement intensif sur la ponctualité. Avec les années, le travail paie toujours. Pourtant je pars de loin. Et c’est une belle leçon de vie que la Baroude m’a offert. Cela me permet de me maintenir dans les onze régulièrement même quand j’arrive même plus à lire les chiffres du réveil en me couchant ou qu’il fait de nouveau jour quand je ferme les yeux, mais ça aussi c’est l’expérience…

Vous venez de perdre contre les JA un match capital dans la course au titre… Y croyez-vous encore ?

Avec le temps, nous savons que les baroudeurs ont besoins de l’adversité pour progresser et se surpasser. Et c’est ce genre de match bien choisi qu’il faut laisser à l’adversaire pour préserver l’intérêt du championnat et ne pas l’assommer de notre suprématie qui n’est plus à prouver cette saison bien que les JA fassent de bien sympathiques sparring partners…

Vous n’avez pas encore marqué avec les baroudeurs, pourquoi ?

Ça servirait à quoi, les autres le font bien mieux que moi ! Et pour votre bien,  je vous prierais de ne plus aborder ce sujet sensible, merci pour vous…

Attendez-vous un évènement ou un match particulier ?

Ce n’est pas un match en particulier mais tous les matchs que j’attends. Et puis c’est cette saison que se dessine la sélection pour jouer  la coupe de la baroude pour ses 20 ans. C’est quand même par rien dans la carrière d’un baroudeur. Ça mérite de tout donner, ses tripes et les restes de la veille, c’est la meilleure recette !!!

Plus globalement comment allez vous ? Avez-vous d’autres objectifs sportifs pour 2014 ?

Là, ça fait un mois que je bouillonne de ne plus jouer. Mon moral est au plus bas, le terrain me manque, je rumine ma godasse, je n’ai même pas pu faire de sport depuis. Je sens la pression monter, monter. Je crains l’éjaculation précoce aux premières foulées lors des préliminaires du match… mais c’est complètement déchargé de toute pression que je me sens le plus léger alors c’est bon signe pour la suite de la saison…

Une citation ?

 « La baroude, c’est la fête, et la fête, c’est la baroude ! »

Un coup de coeur, un coup de gueule, un coup de boule à donner ?

Un coup à boire plutôt…

Pensez-vous venir à la fête des 20 ans de la Baroude que nous ferons le samedi 14 juin ?

J’ai déjà prévenu ma famille et ma potentielle future ex-éventuelle petite copine que je vais barouder pendant tout le WE. Et j’ai aussi prévenu mon potentiel futur ex-employeur qu’il peut déjà me préparer une lettre de blâme car il peut toujours se brosser pour que j’arrive au boulot fraichement lundi matin si tant est que j’arrive encore à  me rappeler que je dois y aller !!! C’est dire tout l’enjeu que je mets dans ce WE à barouder…

 

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